15/11/2013
Compte-rendu du Sommet sur la culture philanthropique au Québec
Les 12 et 13 novembre dernier, se déroulait dans la ville de Québec, le tout premier Sommet sur la culture philanthropique au Québec. L’Institut Mallet, l’instigateur de ce projet, a réuni bon nombre de dirigeants, d’administrateurs et de personnes activement impliquées dans le milieu de la philanthropie. Nous avons eu l’occasion de réfléchir sur le sujet, partager nos idées et échanger sur nos meilleurs pratiques.
Nous voulons tout d’abord remercier très chaleureusement l’Institut Mallet pour avoir organisé cet événement, nous croyons qu’il y avait un réel besoin de réunion pour notre milieu et souhaitons que cette amorce de dialogue ne soit que le début d’une plus large discussion.
La place des entreprises et des familles dans le monde de la philanthropie
Les nombreux et talentueux intervenants de ce Sommet ont permis d’aborder de nombreux sujets durant ces deux jours. Une bonne partie des discussions a rapidement convergé vers la notion de philanthropie dans un contexte d’entreprises privées.
En laissant les entreprises privées donner et contribuer aux diverses causes sociales, et ainsi devenir des « bailleurs » importants pour les organismes à but non lucratif (OBNL), n’y-a-t-il pas un risque de prise de contrôle ? Est-il aussi possible que certaines causes sociales soient délaissées au profit d’autres, plus avantageuses pour l’image de ces entreprises ?
À la Fondation de Gaspé Beaubien, nous pensons que des entreprises, des familles ou mêmes des individus peuvent jouer un rôle de répondant social dans différentes causes. En plus de financer une cause, un répondant social avise, conseille et alerte sans avoir d’autorité formelle. Un répondant social s’implique dans le processus qui mène aux résultats. Bien sûr, certaines craintes peuvent êtres légitimes et certaines pratiques peuvent être questionnées. Mais la philanthropie privée constitue toujours une faible part du financement des OBNL. Preuve en est des contributions encore importantes de l’État, ou des levées de fond de masse, qui œuvrent pour une majeure partie du financement des œuvres philanthropiques.
Le bénévolat en mutation?
Un groupe de discussion complet a été lancé sur la notion de bénévolat. Le mot semble, à la lumière des membres les plus jeunes du Sommet, de plus en plus galvaudé.
Pour beaucoup de nos jeunes, le terme bénévolat est devenu un peu vide de sens. Ils préfèrent voir le bénévolat comme l’action résultant d’un engagement citoyen. Le bénévolat doit être un outil de civisme pour eux. Plus précisément, les jeunes générations sont intéressées par l’engagement citoyen avec une mission précise et des actions concrètes. Ils souhaitent qu’on les investisse dans le processus.
Quel est le sens du bénévolat ? Ce qui est certain, pour nous comme pour l’ensemble de la communauté philanthropique au Québec, c'est que peu importe le nom qu’il porte, l’engagement et le don de son temps doivent continuer de contribuer de façon importante à l’avancement des causes sociales. Les nombreuses fondations, tout comme les OBNL, doivent adapter leurs mandats de bénévolats selon les aspirations des jeunes et moins jeunes.
La philanthropie au Québec
Ce que nous avons aussi réalisé avec grand plaisir, c’est qu’une culture philanthropique existe au Québec. Cette culture, qui est née historiquement des actions de l’Église et de l’État, doit, dans l’environnement multiculturel que nous connaissons, chercher son orientation.
Elle est à la croisée de deux modèles prédominants : la vision européenne de l’État-Providence à la responsabilité sociale forte ; et le modèle nord-américain du philanthrocapitalisme et de la présence forte de l’entreprise privée.
Ce dont nous sommes certains, c’est que des pages restent à être écrites pour la philanthropie au Québec, et que la Fondation de Gaspé-Beaubien est plus motivée que jamais à relever les défis de son époque.