Selon un rapport du Groupe AGÉCO réalisé pour le Réseau Environnement, l’amélioration des infrastructures en eau du Québec coûterait 49 milliards $ sur 25 ans. C’est plus que le double du budget de 22 milliards $ proposé par le Gouvernement provincial pour leur maintien. Investir dans la cause de l’eau vient pourtant avec des avantages considérables.
L’étude propose un scénario pour combler le déficit d’investissements tout en améliorant la qualité des infrastructures. Au total, les bénéfices de ce scénario d’investissements sont de 47 milliards $. Ainsi, pour chaque dollar investi, le Québec obtiendrait un rendement de 1,72 $, c’est-à-dire un bénéfice de 72 %. Il s’agit d’un rendement tout simplement remarquable.
« Cette étude nous confirme le pressentiment que la Fondation a depuis dix ans : investir dans la cause de l’eau est, premièrement, essentiel d’un point de vue environnemental et social, et, deuxièmement, rentable. On recherchait un impact écologique d’abord, mais c’est avec plaisir qu’on découvre un impact économique aussi positif! » - François de Gaspé Beaubien, président du conseil d’administration de la Fondation
Les infrastructures actuelles ont, non seulement, besoin d’entretien, mais aussi d’optimisation. Les changements climatiques ont déjà des impacts importants sur l’approvisionnement en eau potable et sur les infrastructures (prises d’eau, usines de traitement, chambres de régulation de pression, etc.). La préservation et la gestion efficace de l’eau sont des enjeux d’importance partout dans le monde. Le Québec et le Canada n’y échappent pas.
Considérant le manque d’investissements au cours des dernières décennies et les impacts des changements climatiques qui sont de plus en plus présents, les risques de défaillance majeure sont de plus en plus importants sur les réseaux d’eau potable au Québec. Les événements vus dernièrement à Laval et Iqaluit ne doivent pas devenir monnaie courante.
Le scénario d’investissements recommandé par le Réseau Environnement permettrait l’amélioration des procédés de traitement de l’eau potable, l’amélioration du traitement des eaux usées, la réduction du nombre de contaminations par les débordements d’eaux usées (pour la région de Montréal) ainsi que la réduction de la contribution des eaux usées au développement de l’antibiorésistance des agents pathogènes. Le tout résulterait en plus de 500 millions $ d’économie par an.
Le Réseau Environnement considère également la santé des écosystèmes et de l’environnement. Selon l’étude, la réduction du nombre de déversements d’eaux usées dans nos écosystèmes engendrerait 324 millions $ de profit et une dégradation moindre de la qualité de l’environnement et des eaux partout au Québec.
Les investissements recommandés permettraient l’amélioration de la capacité à gérer l’augmentation des risques d’inondations causés par les changements climatiques et la capacité des systèmes d’eaux usées à transporter et traiter les eaux usées. Ainsi, les risques de dommages aux infrastructures municipales liées à l’eau; les coûts d’exploitation des infrastructures et du traitement des eaux usées; et les dédommagements et indemnisations sont réduits.
Cette étude exploratoire se veut un outil social et une source d’informations solide pour appuyer les décisions en matière de gestion de l’eau. Réseau Environnement explique : « Afin d’accompagner les pouvoirs publics, Réseau Environnement souhaite disposer d’une estimation du retour des investissements dans les infrastructures en eau au Québec. Ainsi, il pourra démontrer le bien-fondé de faire des infrastructures en eau une cible prioritaire des investissements de relance économique au Québec. »
La Fondation de Gaspé Beaubien salue et remercie l’initiative de Réseau Environnement.
Nous disposons maintenant de preuves de la rentabilité d’une gestion de l’eau adéquate. La Fondation de Gaspé Beaubien en avait l’intuition et est heureuse de pouvoir partager la nouvelle. Au-delà de l’impact environnemental, la cause de l’eau touche tous les aspects socioéconomiques de notre société.