Dans la lutte aux changements climatiques, un enjeu trop souvent laissé de côté est la préservation de l’eau. Celle-ci est pourtant primordiale. Même avant que les conséquences des changements climatiques ne se fassent sentir, la gestion de l’eau était problématique. Les changements climatiques ne sont donc pas la seule cause des problèmes liés à l’eau, mais ils les amplifient grandement.
L’eau reste une ressource sous-évaluée dont l’accès n’est pas équitable et elle est malheureusement polluée à l’échelle planétaire. La Fondation de Gaspé Beaubien a donc à cœur la cause de la préservation de l’eau. Une bonne gestion de l’eau est aujourd’hui cruciale pour s’adapter aux changements climatiques.
Des pluies torrentielles et des inondations soudaines à New York, des feux de forêt et des sécheresses à travers l’Amérique, l’ouragan Ida, le deuxième ouragan le plus destructeur jamais enregistré en Louisiane… L’été 2021 a vu son lot d’événements alarmants causés par les changements climatiques et une gestion de l’eau inadéquate. La communauté scientifique estime même qu’au Brésil, les sécheresses de cette année sont les pires depuis plus d’un siècle.
Partout sur le continent, ces sécheresses sont en partie dues à des systèmes de gestion de l’eau déficients. Les changements climatiques font ressortir les défauts et les limites des infrastructures de gestion de l’eau, tant sur le plan de la disponibilité et de la qualité que de la sécurité. Les systèmes d’eau défaillants impactent ensuite de nombreux secteurs économiques tels que l’alimentation, l’énergie ou le tourisme.
Le Canada a peut-être été un peu moins affecté que d’autres pays par les effets des changements climatiques et d’une gestion de l’eau inadéquate, mais il ne sera pas toujours épargné. Ce dont nous avons été témoins cet été n’est qu’un préambule des effets que nous vivrons dans les prochaines années.
« Les changements climatiques mettent en lumière une défaillance importante en matière de gestion de l’eau. Cette défaillance existe depuis beaucoup plus longtemps que les conséquences des changements climatiques. On en paie le prix aujourd’hui et il faut donc agir dès maintenant. » - Nan-b de Gaspé Beaubien.
Sans interventions ou réforme des infrastructures d’eau, les impacts de ces défaillances se feront ressentir à l’échelle locale, nationale et internationale. Des actions doivent rapidement être mises en place. Tel qu’expliqué par la Coalition Eau, le fait est que « les sources d’eau douce sont vulnérables et auront à souffrir gravement du changement climatique, avec de grandes répercussions sur les sociétés humaines et sur les écosystèmes. »
Deux catégories de mesures existent afin de limiter les conséquences des changements climatiques : les mesures d’atténuation et les mesures d’adaptation. Les premières visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et les secondes visent à permettre aux populations et aux écosystèmes de faire face aux impacts des changements climatiques.
La gestion et la préservation de l’eau touchent ces deux types de mesures. Comment? En limitant la consommation d’énergie du secteur de l’eau (atténuation) et en intégrant la dimension climatique dans la gestion de la ressource (adaptation).
Les risques liés à l’eau doivent être considérés comme aussi importants que les risques climatiques. Les équipes d’AquaAction et de la Fondation de Gaspé Beaubien lancent donc un appel aux citoyens ainsi qu’à nos élus et leur demandent de reconnaître l’importance vitale d’une bonne gestion de l’eau. Dominique Monchamp explique : « On parle beaucoup d’économie verte, d’adaptation aux changements climatiques, d’économie d’énergie et c’est très bien. Les budgets publics explosent en ce sens toutefois, l’enjeu climatique associé à la gestion de l’eau est rarement à l’ordre du jour et à la Fondation de Gaspé Beaubien, nous croyons que c’est une erreur. Le gestion de l’eau fait partie intégrante des plans d’actions visant l’adaptation aux changements climatiques et du financement doit y être attaché. »